La phonétique est un excellent moyen de retranscrire de façon universelle des productions orales. En sciences du langage, on range les productions sonores selon différentes classes. Chaque étudiant, peut se retrouver en galère pour mémoriser les sons du français. J’ai développé quelques moyens mnémotechniques que j’ai le plaisir de partager ici avec vous pour fêter les 2 mois d’Arkseo Rédacteur Web.
Comment classer les sons en phonétique ?
Avant de commencer, il faut que vous sachiez que j’aime la phonétique. Ok, ça peut paraître étrange comme distraction, mais bon, passons. En sciences du langage, on ne peut pas passer à côté de l’API (Alphabet Phonétique International). Je me suis même fait un jeu de cartes spécial API que j’ai appelé APIkachu (oui, je sais, jetez-moi des cailloux). Pour ce premier billet concernant ce sujet, je ne vais cibler que les sons consonantiques du français. A la fin de celui-ci, vous trouverez une synthèse des résultats de ma méthode.
Le classement des consonnes en phonétique
Mon but n’est pas de vous faire la liste de ces sons, ce serait bête de ma part, mais de vous apporter des moyens pour les retenir plus facilement. Pour les classer, je compte 4 catégories : le voisement, la nasalité, le mode d’articulation, le lieu d’articulation (classement classique).
Le voisement
Ce n’est pas bien compliqué. Il n’y a que 2 solutions, soit les consonnes sont voisées, soit elles ne le sont pas. Comment peut-on faire pour mémoriser la liste ? J’ai réuni dans un seul terme toutes les consonnes non voisées. Celles-ci sont [ʃ], [f], [s], [p], [k], [t] et le terme « Fachiste PK » (prononcé [faʃistpeka] et avec une faute volontaire à l’écrit pour bien montrer que tous les sons y sont). Ainsi, je sais rapidement si un son consonantique du français est voisé ou non. S’il n’est pas dans le terme « Fachiste PK » c’est qu’il est voisé. Le voisement ? C’est la vibration des cordes vocales. Facile, non ?
La nasalité
J’ai employé une méthode similaire à celle du voisement. En effet, un son consonantique est nasal ou oral. Les consonnes nasales ne sont pas très nombreuses, du coup réfléchissons … il y a le [m] [n] [ŋ] et le [ɲ] … Et si j’inventais le terme « mignoning » ? Super, ça fonctionne ! Toutes les consonnes nasales sont dedans. Je n’ai donc plus à me poser de questions. Si le son consonantique n’est pas dans « mignoning », alors c’est qu’il est oral.
Le mode d’articulation
L’occlusion
Les consonnes occlusives (ou plosives pour le phénomène d’explosion qui les caractérise) sont au nombre de 6 : [ɡ], [k], [p], [b], [t], [d]. En les lisant comme ça on peut commencer à se représenter mentalement une phrase. En effet, si vous êtes aussi tordu que moi, le [ɡ], [k] devient « j’ai qu’à » et le [t], [d] « t’aider ». Pour le [p], [b] c’est une autre histoire, on peut créer quelque chose à inclure dans cette pseudo phrase en construction. Par exemple, [p]etit [b]oulet. Mais ça prête à confusion puisque j’y inclus la latérale [l]. Finalement, la solution la plus simple est de garder BP [bépé] comme ça. Ainsi la phrase « j’ai qu’à t’aider Bépé » fonctionne concrètement et représente phonétiquement toutes les occlusives. Syntaxiquement, soyons francs, ce n’est pas terrible mais ça a le mérite de fonctionner.
Approximantes et latérale
Il n’y a rien de bien compliqué ici. En effet, il n’y a qu’une seule latérale, c’est le [l]. Pour les approximantes, il s’agit des 3 semi-consonnes : [ɥ], [w] et [j].
La constriction
Pour les constrictives, nous allons employer une méthode parallèle à celle employée pour l’occlusion. On va donc créer un groupe de mots où tous les sons consonantiques constrictifs y sont. J’ai donc en poche le [z], [ʒ], [f], [s], [ʁ], [ʃ], [v]. Après pas mal de tentatives, le plus court que j’ai trouvé est « visage en surchauffe » si je l’applique en phonétique cela donne [vizaʒãsɥʁʃof]. Ils y sont, pas de problèmes, il ne me reste plus qu’à retenir que le visage en surchauffe est un signe de constriction.
Le lieu d’articulation
Cela correspond aux lieux qui servent à articuler les sons (merci Captain Obvious). Pour les retenir, ma méthode est simple : essayer de créer un mot avec uniquement les consonnes concernées (je trouve qu’un mot est plus simple à retenir qu’une série de sons). Allez, c’est parti !
Les Bilabiales
[b], [p], [m] : Bumpy
Les Labio-dentales
[f], [v] : Fève
Les dentales
[d], [n], [t] : Dent (celui-là, je le trouve vraiment fun).
Les alvéolaires
[l], [s], [z] : Zélos (pour les fans de Tales Of Symphonia).
Les post-alvéolaires
[ʒ], [ʃ] : juche (au choix, du verbe « jucher » ou alors le courant idéologique nord-coréen)
Les palatales
[ɥ], [j], [ɲ] : Je n’ai malheureusement pas trouvé de solutions pour ce trio.
Les vélaires
[k], [g], [ŋ], [w] : Waking (attention ici, le « ing » correspond au [ŋ] et non au [n], il doit rappeler aussi à votre mémoire le [g]).
L’uvulaire
[ʁ] : Non je ne compte pas mettre son allophone [χ], n’en déplaise aux puristes, puisque le but est de vulgariser dans un premier temps. Au même titre, je ne mets pas non plus le [R] (vibrante uvulaire). Pour ceux qui l’ont remarqué, je n’ai pas non plus évoqué la vibrante alvéolaire [r]. Tout cela correspond à des variantes dialectales qui, je trouve, comporte un risque de confusion pour une méthode de mémorisation.
Petit jeu/astuce : Essayez de prononcer les sons plus haut et observez où se placent vos lèvres, la langue (de l’apex à son dos), le palais, etc … cela peut aussi vous aider si vous êtes perdu. Pour exemple, les bilabiales, comme leur nom indique, sont produites par le contact des 2 lèvres.
Consonnes et phonétique, on synthétise le tout
Le voisement : non voisées = Fachiste PK
La nasalité : nasales = Mignoning
Le mode d’articulation :
– Occlusives = j’ai qu’à t’aider Bépé
– Constrictives = Visage en Surchauffe
– Latérale = l
– Approximantes = [ɥ], [j], [w] (à retenir tel quel)
Le lieu d’articulation
– Bilabiales = Bumpy
– Labio-dentales = fève
– Dentales = dent
– Alvéolaires = Zélos
– Post-alvéolaires = juche
– Palatales = [ɥ], [j], [ɲ] (à retenir tel quel)
– Vélaire = Waking
– Uvulaire = [ʁ]
Le mot de la fin
Voilà. Ma méthode peut paraître particulière mais si vous avez l’esprit aussi tordu que le mien, je vous assure que cela vous aidera à mémoriser ce tableau des consonnes en phonétique pour le français. La prochaine fois, je traiterai des voyelles qui, je trouve, sont un peu plus complexes à mémoriser et classifier (mais cela n’engage que moi). Si vous voulez écrire en phonétique, je vous conseille cette excellente page sur Lexilogos.
Je vous dis à bientôt, et n’oubliez pas que vous pouvez toujours me contacter pour des commandes (textes, descriptions produits, articles, blog, storytelling, et bien d’autres choses) en passant par le formulaire de contact ou par mail à l’adresse arkseo.redweb@gmail.com.
Jibé